Autoreprésention des identités culturelles sur RSN : cas des étudiants algériens en France

et

Résumés

Cet article interroge les autoreprésentations des identités culturelles d’une communauté diasporique sur les réseaux socion-umériques. Pour ce faire, nous avons opté pour la popula-tion des étudiants algériens en situation de mobilité internationale en France. Notre objectif est de comprendre comment l’identité culturelle et le profil diasporien sur les réseaux socio-numériques des étudiants algériens en France correspondent à leurs autoreprésentations cul-turelles. Autrement dit, comment cette identité composite est la résultante nnégociée et combinée de deux processus socioculturels coexistants, complémentaires et concurrentiels : la socialisation première de la société d’origine du jeune migrant et l’acculturation à sa so-ciété d’accueil.
This article questions the self-representation of cultural identities on social networks of a diasporic community. Therefore, we opted for the population of Algerian students with in-ternational mobility in France. Our goal is to understand how cultural identity and diasporic profile on students' socio-digital networks Algerians in France correspond to their cultural self-representation. In other words, how this composite identity is the negotiated and com-bined outcome of two socio-cultural processes coexisting, complementary and competitive: the first socialization of the young people's society, migrant and the acculturation of his host society.

Texte intégral
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Introduction

Cet article interroge la question des autoreprésentations des identités culturelles sur les réseaux socio-numériques d’une communauté diasporique. Pour ce faire, nous avons opté pour la population des étudiants algériens en situation de mobilité internationale en France. À travers cette enquête nous ambitionnons de vérifier l’hypothèse selon laquelle les identités culturelles à l’ère du numérique et des multimédias sont des co-constructions évolutives, dynamiques et surtout plurielles. Notre objectif est de comprendre si et comment l’identité culturelle numérique des étudiants algériens en France correspond-elle à leurs autoreprésentations culturelles. Autrement dit, comment cette identité composite est la résultante négociée et combinée de deux processus socioculturels coexistants, complémentaires et concurrentiels.  Ces deux processus intenses en interactions expliquent le dynamisme de la socialisation première de la société d’origine du jeune migrant et l’acculturation et l’intégration de la société d’accueil.

Dans un premier temps, nous inscrivons le travail dans le cadre des études sur la migration en insistant sur la conciliation des migrants désormais connectés aux référents culturels de leurs sociétés d’appartenance : l’attachement à celle d’origine et l’engouement pour celle d’accueil.

Dans un second moment, nous avons problématisé le sujet en revenant sur les enjeux de la question devenue d’actualité. Après avoir posé notre question et fourni les éléments de méthode suivis de l’identité culturelle à l’ère du numérique, nous sommes revenus sur la littérature mobilisée en identité numérique et profils diasporiens sur Internet. Nous avons rapporté les principaux résultats de l’enquête en combinant les deux grilles d’analyse des typologies d’identité et des profils numériques en les confrontant aux résultats de l’analyse des autoreprésentations culturelles des étudiants migrants interviewés.

Problématique : Interroger les identités culturelles à l’ère du numérique

Le traitement de la migration mobilise une multitude de notions et de questions liées au couple conceptuel identité/culture du migrant dans sa société d’accueil. Ce sujet d’actualité gagne en enjeux du point de s’imposer sur les agendas politique et médiatique. En revenant sur l’évolution de son étude, Sabrina Marchandise souligne que « l’analyse des migrations a connu une nette évolution, passant de la rupture à la continuité, autrement dit de l’immigré déraciné au migrant circulant auquel on ajoute aujourd’hui le profil du migrant connecté » (2010, 127). De son côté, l’un des spécialistes du sujet, Tristan Mattelart, écrit dans une revue de la littérature de la migration : « Coïncidant avec la montée en puissance d’internet, l’attention nouvelle portée à la question des diasporas a suscité, depuis la deuxième moitié des années 1990, le développement d’une littérature de plus en plus importante, consacrée aux rapports complexes que nouent ces populations avec les technologies de l’information et de la communication (TICs) » (2009, 12). D’ailleurs, plusieurs chercheurs sont revenus sur les opportunités fournies par les nouveaux médias aux populations migrantes pour s’informer, s’exprimer et s’organiser. (Mattelart, 2009)

La complexification des mobilités des populations a accentué la médiatisation des communautés diasporiques et les a installées comme sujet d’actualité politique nationale et internationale. L’enjeu de leur intégration a gagné en visibilité et en débat, notamment avec les effets de la crise économique sur le quotidien du citoyen et la montée du populisme en Europe. En effet, comme le souligne Ageliki Monnier, « ce qui semble être nouveau est l’inscription de ce phénomène dans le processus de globalisation. » avant qu’il revienne sur « Le rôle des nouveaux médias et des TICs, ainsi que son association à la politisation croissante des revendications culturelles » (2018, 66) S’ajoute à cette politisation polémiste la spectacularisation médiatique qui conduit à la surpolitisation de la question, voire sa transformation en un projet électoral.

La reconfiguration du rapport du migrant à ses deux groupes d’appartenance, due aux caractéristiques des médias et du numérique en matière de sociabilité, de socialisation et d’identification de leurs groupes d’appartenance et de référence est désormais une réalité vécue et vérifiée.  En insistant sur ce glissement, Isabelle Rigoni indique que « la construction et la maintenance de réseaux de contacts de diverse nature (familiaux, amicaux, intimes, inconnus…) se complexifient à mesure de l’utilisation de plus en plus intensive des applications du web 2.0 » (2010, 34). Les usages de l’internet se multiplient par les communautés diasporiques cherchant à s’intégrer dans les pays d’accueil, tout en gardant le lien avec leur pays d’origine.

À l’ère du numérique, le champ conceptuel de la question des migrants s’enrichit et se renouvelle : de nouveaux modèles migratoires émergent : le migrant online, des nomades connectés, la présence connectée, le migrant connecté et les sites web diasporiques. Pour Sihem Najar, les manifestations de cette reconfiguration se situent au niveau des « jeux de construction et de négociations identitaires qui se cristallisent sur des réseaux sociaux virtuels » et de la « trame relationnelle fondée sur la dialectique présent-absent, proche-lointain axée sur le cumul communicationnel qui exprime un remodelage (une restructuration) de l’être ensemble » (2011, 56).

Étudiant migrant connecté : de la double absence à la double présence

Dans son ouvrage phare ‘La double absence’ (1999), le sociologue de l’émigration-immigration Abdelmalek Sayad met en avant ce concept à la fois, révélateur et provocateur : la double absence. Il l’invente pour décrire le statut de l’immigré «condamné» à être deux fois étranger – à son pays d’origine, comme à son pays d’accueil. Mais ce rapport aux deux sociétés se transforme rapidement à l’ère du numérique par le renouement de cet immigré avec sa communauté laissée au bled ou par son ouverture sur sa nouvelle communauté d’adoption. Ces réflexions soumises à l’épreuve de l’observation non participante ont démontré l’apport des technologies de la communication et des réseaux sociaux numériques dans les processus d’intégration sociale des migrants dans la société d’accueil et de leur évolution socioprofessionnelle, notamment les jeunes instruits. C’est dans cette vision que nous nous intéressons aux étudiants algériens en France[1]Essentiellement installés dans les grandes villes universitaires … Suite... comme communauté diasporique en cette situation de « double présence ». Cet intérêt s’explique par la forte concentration estudiantine algérienne en France et par l’environnement cosmopolite de l’université française[2]Selon les statistiques de 2016 de Campus France, la France compte 298 902 … Suite....

La plupart des étudiants algériens arrivent dans les universités françaises avec des identités culturelles nationales construites dans leur pays d’origine, basées sur des modèles de socialisation et d’héritage culturel et religieux. Ces identités construites sont profondément ancrées dans des références et des valeurs héritées et partagées dans les communautés socioculturelles d’origine. Le dense processus des études met les étudiants, en mobilité de longue durée et en phase de réalisation de leur projet migratoire, sur plusieurs niveaux d’apprentissage : communication, scolarisation, acculturation et citoyenneté. À la quête d’un ailleurs prometteur, ces étudiants s’efforcent à réussir au mieux leur parcours scientifique et à optimiser leurs conditions sociales qui leur permettent une meilleure intégration socioprofessionnelle, mais aussi la participation dans les affaires de la cité en qualité de citoyen impliqué. En effet, « les pratiques de représentation des différents groupes ethniques et des diasporas pourraient conforter la création d’espaces d’intégration, de participation, d’activisme politique et produire un sentiment d’appartenance » (Guedes-Bailey, 2010, 48). Par ailleurs, compte tenu de leur statut d’étudiants exposés aux contenus numériques, équipés en dispositifs techniques et surtout présents sur les réseaux socio-numériques, Facebook en particulier, et jouissant d’une culture informationnelle et de compétences d’usage, ils engagent de différentes « stratégies identitaires » visant l’assimilation des codes culturels du pays d’accueil et la prise en considération de leurs propres codes d’appartenance socioculturelle. En effet, avec l’intensification de ces formes de fréquentation et de cohabitation en ligne de nouvelles formes de représentations identitaires s’imposent.

De ce fait, l’Internet, à travers les fonctionnalités du web social, notamment celles liées au migrant et à la culture comme la navigation, la recherche informationnelle, les expressions et les pratiques culturelles, la « découvrabilité » des contenus culturels et l’interactivité, contribue à la construction de ces liens sociaux et à la mise en relation de la communauté estudiantine algérienne. Revenant sur les travaux de Poster, Guedes-Bailey considèrere que « les technologies de l’information et de la communication ont le potentiel nécessaire pour reconstruire le sujet et pour parvenir à une révision fondamentale de l’identité et des relations sociales » (2010, 47). Quant à Isabelle Rigoni, elle insiste sur l’échange qui se réalise entre les membres de la communauté. Elle souligne qu’« au travers de l’usage des TIC, et en particulier du web 2.0, migrants et « diasporés » échangent des informations, des images, des émotions. Ce faisant, ils construisent ensemble des connaissances et des représentations communes permettant de nourrir leur imaginaire communautaire, participent à la (re) naissance d’une conscience collective ainsi qu’à l’entretien d’une mémoire collective » (Rigoni, 2010, 46)

Dans le contexte de cette étude, cette stratégie identitaire est axée, entre autres, sur la mise en œuvre des communautés d’intérêts identitaires et culturels qui pourront réunir les étudiants algériens en France autour de leurs objectifs communs. Les éléments de stratégies d’identification sont observables en consultant les traces numériques : les contenus des présentations, des publications et des interactions des étudiants sur les RSN. À travers les différents usages que les abonnés ont développés autour des réseaux socio-numériques (RSN, et Facebook précisément), une nouvelle forme d’identité dite numérique a émergé pour désigner la représentation de soi : le profil de l’usager, ses activités, ses attachements et ses préférences, etc. Elle est constituée de la somme de données et de traces numériques laissées par l’internaute lors de son enregistrement, de ses modifications de son profil et surtout de sa navigation et de son interactivité. Les déclinaisons de l’identité numérique se matérialisent en traces calculées, voulues, assumées, explicitées, conscientes et inconscientes. L’interaction de ces trois formes d’identité co-construit une identité plurielle, composite et dynamique. Elle renseigne sur la représentation de soi ou les autoreprésentations culturelles des étudiants migrants. L’analyse des autoreprésentations culturelles permet de retracer et d’attribuer un sens aux indicateurs des composantes de l’identité : sentiment d’appartenance, lien social, compétences culturelles, valeurs, opinions, rapports à l’histoire, langue et altérité. Dans ce sens une des internautes écrit dans un commentaire « j’ai eu l’immense privilège de rencontrer Monsieur Meddour lors de la sortie de la montagne de Baya sur les écrans à Saint-Étienne dans la Loire en France (utilisation du drapeau français) je faisais partie des amis du cinéma le France, cinéma d’art et essais !!! J’étais chargée d’organiser les débats et faire la publicité auprès de la communauté algérienne qui était principalement kabyle dans cette région !! Et pour la 1 fois, on a vu des femmes kabyles d’un certain âge aller au cinéma. ».  De ce fait, il serait pertinent de connaître le rapport entre l’identité culturelle numérique comme composite de ses trois formes déclarative, calculée et agissante, et les autoreprésentations culturelles des étudiants algériens en France. D’ailleurs, à ce propos des deux démarche de déclinaison et de rétention des traces, Dominique Cardon souligne que « les individus révèlent beaucoup de choses d’eux-mêmes, mais profitent de l’absence de moteur de recherche pour ne faire bénéficier que leur réseau relationnel d’une visibilité choisie ». (2008, 109)

De ces éléments convergés, cet article ambitionne de répondre à la question suivante : l’identité culturelle et le profil diasporien numériques correspondent-ils à leurs autoreprésentations culturelles ? Cette étude envisage de vérifier l’hypothèse de la « conception d’un continuum des mondes en ligne et hors ligne » (Guedes-Bailey, 2010, 49) chez une communauté d’étudiants algériens en France.

Éléments de méthode

Afin de répondre à cette question, les instruments qualitatifs de l’enquête sont mis en œuvre pour examiner l’identité numérique des étudiants algériens en France dans leurs rapports avec soi et avec autrui, ainsi que leurs réactions dans les situations de contacts interculturels. Ainsi, nous avons procédé à l’analyse de contenu d’un groupe diasporique, créé sur Facebook en vue de rassembler la communauté estudiantine algérienne en France, à savoir « étudiants-cadres algériens en France[3]https://www.facebook.com/groups/1013424438752678/» qui rassemble près de 31 845 membres. Notre objectif est de déterminer les orientations de l’identité numérique des membres de ce groupe, et ses rapports avec leurs propres représentations identitaires. Parallèlement à l’analyse de contenus, nous avons mené des entretiens semi-directifs en ligne avec un panel d’une vingtaine d’étudiants algériens établis en France, membres actifs du groupe. L’analyse porte sur la matérialité de l’identité numérique des étudiants-migrants et de leurs autoreprésentations culturelles. Pour ce faire, nous mobilisons la typologie des formes de l’identité numérique proposée par Fanny Georges (2009 ; 2011) axée sur la déclinaison des traces numériques : déclarative, calculée et agissante. Par ailleurs, nous avons adopté la grille des référents identitaires proposée par Sihem Najar (2013) axée sur la discursivité des traces numériques dans un processus dynamique et d’ensemble : les reflets identitaires, les marqueurs identitaires et le montage identitaire.

Interroger l’identité culturelle numérique

L’acception classique du concept d’identité renvoie aux attributs descriptifs apparents, tels que le nom, le genre, la date de naissance, le lieu de résidence…, et certaines caractéristiques biologiques distinctives comme l’empreinte digitale. Tandis que l’identité numérique[4]Ou l’identité narrative selon la conception de Paul Ricœur … Suite... renvoie à une conception plus dynamique et procédurale. Selon Olivier Ertzscheid, cette nouvelle forme d’identité est « constituée de la somme des traces numériques se rapportant à un individu ou à une collectivité » (2013, 13).

Le terme de l’identité numérique est né avec l’évolution d’Internet et ses nouvelles applications du web social et participatif. Elle indique l’émergence d’un « Je expressif numérique » pour sa nature de résultante de la somme de traces que l’internaute laisse derrière lui pendant sa navigation sur le Réseau. Elle découle aussi de la manière avec laquelle l’usager veut se représenter et s’identifier vis-à-vis des autres usagers. L’internaute laisse des traces d’informations fragmentées sur son identité en commentant, en remplissant des formulaires sur internet, en tenant un blog, ou en créant un profil complet sur un réseau social. Toutes ces opérations tendent à démontrer et à renforcer la visibilité numérique de l’internaute et à entretenir son image et sa réputation par rapport aux autres usagers.

Pour mieux comprendre sa structure interne et identifier le schéma de son élaboration, nous nous référons aux conceptions de la typologie de Fanny George: identité déclarative, agissante et calculée. Elle propose un modèle composite, basé sur la co-construction de l’identité numérique à travers trois composantes en coexistence et en complémentarité.

Il s’agit d’abord de l’identité déclarative, qui est une description de la personne par elle-même, les données qui la constituent sont rapportées directement par l’internaute, elles ont pour objectif de décrire la personne et de la distinguer au sein de la communauté virtuelle. Elle « se compose de données saisies directement par l’utilisateur, notamment au cours de la procédure d’inscription au service (exemple : nom, centres d’intérêt, amis) » (George, 2009, 179).

En deuxième lieu, l’identité agissante traduit la mention des activités communautaires ou personnelles dans le monde virtuel. « Elle est constituée des messages répertoriés par le système, concernant les activités de l’utilisateur. » (George, 2009, 179). Elle marque concrètement l’activité et les interactions de l’usager sur les réseaux sociaux, et le degré de sa présence numérique. Quant à la troisième composante, l’identité calculée, elle « se compose de chiffres, produits du calcul du système, qui sont dispersés sur le profil de l’utilisateur (comme : le nombre d’amis, de groupes) » (George, 2011, 40).

Ces trois dimensions combinées permettent de suivre et d’analyser les changements à la fois quantitatifs et qualitatifs dans les profils identitaires en les situant dans le contexte de leur orientation dans l’espace numérique. Néanmoins, l’identité agissante est la composante déterminante de la structure de l’identité numérique. Elle permet de retracer le processus de sa construction et met en évidence sa présence et son interactivité dans les communautés.

L’identité numérique affichée dans la communauté virtuelle est envisagée selon une conception dynamique et processuelle co-construite à travers la combinaison de l’ensemble des symboles identitaires et culturels de l’usager, puisés dans les systèmes des symboles de ses communautés d’appartenance virtuelles et réelles qui représentent les influences et les références culturelles.

Cette identification numérique se traduit par les activités d’expression, d’interactivité, de représentation de soi et de positionnement. « Les usages des médias sociaux numériques transforment les représentations et les liens sociaux, questionnent la construction des identités et en multiplient les supports d’expression. » (Touati, 2017). Ce processus d’identification favorise un certain collectivisme qui élève l’identité numérique au rang d’une identité collective qui « dessine non pas une série de significations ou un sens, mais un système de valeurs qui définit l’unité d’un groupe » (Daghmi, Badulescu, 2017). Pour reprendre la définition de Dominique Cardon, l’identité numérique est « une coproduction où se rencontrent les stratégies des plateformes et les tactiques des utilisateurs» (Cardon, 2008, 97). Les usagers cherchent en effet la visibilité. Dans ce sens, il insiste sur ce qu’il désigne par le modèle de visibilité du clair-obscur. Pour lui cette visibilité « est beaucoup moins contrôlée et tient principalement au fait que ces plateformes n’offrent pas de moteurs de recherche critériel. Cette absence installe une opacité relative face aux risques pris par les utilisateurs qui rendent visibles des traits sensibles de leur identité» (Cardon, 2008, 109).

La conception dynamique, processuelle et composite proposée met en valeur des notions occurrentes et symboliques : la différence, la représentation de soi, la construction identitaire, l’identification, la communauté et le sentiment d’appartenance. Cette mobilisation en concepts liés à celui de l’identité culturelle définie par le Petit Robert, comme un « ensemble de traits culturels propres à un groupe ethnique (langue, religion, art, etc.) qui lui confèrent son individualité ; sentiment d’appartenance d’un individu à ce groupe. » (Édition 2010).

Dans un contexte marqué par les mobilités internationales et dans cette vision de la quête de soi de l’immigré,  Leila Hammoud souligne que « la connaissance de soi, la perception de son statut au sein d’une société, l’appropriation par le sujet (l’individu, acteur) des « manières de faire, d’agir et de penser » se construisent socialement et culturellement à travers le processus de socialisation dans lequel sont mobilisées toutes les ressources que peut contenir le patrimoine socioculturel d’une société donnée » (2015, 135).

L’accumulation des résultats de recherche a démontré que l’identité est à envisager comme une construction multidimensionnelle et comme résultante déterminée par les communautés d’appartenance culturelle. Cette vision nous conduit à considérer les représentations et les autoreprésentations culturelles comme un facteur déterminant dans la définition identitaire des individus et des groupes en situation migratoire. C’est pourquoi nous privilégions le concept d’identité culturelle numérique en tant qu’une construction sociale contextualisée en communautés d’appartenance, une identification par rapport aux représentations de soi, aux représentations collectives et à l’Autre et une expression en matière de compétences communicationnelle et culturelle. C’est pourquoi Hammoud Leila revient encore pour noter qu’« au-delà des questions identitaires, l’utilisation du mythe comme référentiel identitaire, et la charge émotionnelle à travers laquelle il est exprimé, renvoient à des déterminants influents sur la formation du lien social » (2015, 149).

L’identité numérique des diasporiens

Les typologies des composantes de l’identité numérique proposées par les chercheurs, dont Fanny Georges, ont mis en exergue sa structuration et ses déclinaisons sur les RSN en matière d’activités, d’interactions et de réseautages. Par contre, d’autres travaux se sont focalisés sur l’usager lui-même en distinguant des typologies de profils identitaires comme résultante des « processus de construction identitaire à trouver dans les réseaux socio-numériques (RSN) des espaces privilégiés pour se déployer » (Pélissier, 2017, 72). Nous mobilisons une typologie de profil que nous considérons appropriée à notre sujet, surtout pour sa capacité de prendre en charge les éléments intimement liés à l’identité culturelle : usager-migrant, appartenance culturelle et communauté diasporique. Et par rapprochement socioculturel et spatiotemporel, la catégorisation que propose Sihem Najar sur cet aspect du sujet fournit une grille d’identification et d’analyse pertinente. (2011) En effet, dans son modèle de profilage, elle a mis en évidence le rôle de Facebook dans la promotion des liens sociaux entre les communautés de migrants, de la société d’accueil et de la société d’origine.  Pour ce faire, elle relève et examine les éléments identitaires sur lesquels s’appuient les groupes migratoires pour se représenter à travers les réseaux sociaux, et pour maintenir les liens sociaux avec leur pays de départ et évoluer avec leur pays d’arrivée. Cette analyse a donné lieu à une catégorisation des bases des référents identitaires de la population migrante. Son concept clé référents identitaires permet par la suite de dégager une typologie de l’identité numérique culturelle déclinée en profil diasporien. Ces référents s’articulent autour de trois notions déterminantes pouvant expliciter le positionnement identitaire culturel des communautés diasporiques sur les réseaux sociaux numériques.

Il s’agit en premier lieu de la notion de « reflet identitaire » perçue par l’auteure comme étant « l’ensemble d’indices, ou plutôt de traces virtuelles qui expriment les centres d’intérêt des personnes concernées et qui permettent de dévoiler certains éléments relatifs à leurs appartenances religieuses, régionales, nationales, professionnelles, etc. » (Najar, 2011, 51). Ce genre d’empreinte est générée automatiquement par le système de calcul, on l’observe par exemple, dans Facebook dans la zone supérieure gauche, destinée à comptabiliser l’activité de l’usager ; ou bien sur twitter dans la partie supérieure. Ce référent statistique des traces numériques des interactions fournit des indications sur les préférences idéologiques et culturelles de la diaspora.

Quant à la deuxième notion, « les marqueurs identitaires », ils constituent l’incarnation des attitudes de consommation culturelle de l’usager et reflètent les orientations de son identité culturelle numérique. Il s’agit, concrètement, de la matière (textes, sons, images, vidéos…) publiée, partagée ou commentée par le facebookeur, ce qui dénote sa posture active vis-à-vis des contenus à caractère culturel et idéologique auxquels il est exposé, et lui permet par ailleurs d’afficher son appartenance identitaire. Par exemple le drapeau mis sur la photo de certains profils, ou bien publier des photos des festivités telles que celles d’un gala artistique animé par un chanteur algérien.

La troisième notion développée est « le montage identitaire » qui est présentée comme la construction mosaïque de l’identité culturelle numérique de la diaspora. Ce montage se réalise grâce à sa culture informationnelle numérique qui permet de joindre et de concilier des modèles et des composantes identitaires et culturelles pouvant être aux antipodes les uns des autres, afin de créer un profil identitaire riche et éclectique. À la lumière de ces éléments qui forment les référents identitaires et culturels des diasporas, Sihem Najar a proposé une typologie de l’identité numérique des diasporas que nous adoptons. Cette typologie se décline comme suit :

Les enracinés expatriés

Cette catégorie « concerne des personnes dont les profils reflètent un repli identitaire » (Najar, 2011, 51). En effet, ces personnes sont fières de leurs origines et elles affichent ce repli ou cette identité fermée sur leurs pages Facebook par le procédé de surévaluation de certains traits culturels distinctifs de la société d’accueil : Des publications d’un défilé avec le drapeau algérien lors de la victoire de l’équipe de France, ou l’inverse : les migrants algériens qui fêtent la victoire de l’équipe algérienne en France.

Les bipolaires

Il s’agit des personnes qui « expriment leur attachement à la fois à leur pays d’origine et au pays d’accueil » (Najar, 2011, 52). Les migrants de ce profil se caractérisent par une capacité de conciliation consciente ou non, mais équilibrée et pragmatique.

Les cosmopolites

« Il s’agit de diasporiens qui sont ouverts sur plusieurs cultures et qui ont des référents identitaires très divers » (Najar, 2011, 52). Ce profil se distingue par une large ouverture sur les différents sous-groupes composant la société d’accueil.

Enquête sur les profils diasporiens des étudiants algériens

L’identité culturelle numérique des membres de notre échantillon est décelée à travers leurs interactions et leur activité sur Facebook, largement imprégnées des éléments et référents socioculturels et linguistiques réels de leurs deux sociétés de référence, d’origine et d’accueil. Dans ce sens écrit une internaute, en commentant une publication : « Je l’avais vu, c’était en France et j’avais mis le poster dans ma chambre en Kabylie…ce film me rappelle des souvenirs ! ».

Les interactions des étudiants du groupe ‘étudiants-cadres algériens en France’ permettent de retracer l’évolution du consensus de construction de leur identité culturelle. Dès lors, cette identité, basée sur l’existence sociale, et transposée au cyberespace, constitue un prolongement dynamique de leur identité réelle. C’est pourquoi elle se décline et évolue comme « une représentation : c’est-à-dire la redite d’un étant, structurée par les capitaux qui la composent et les supports qui la contiennent, structurant les conditions d’existence sociale des individus » (Pierre, 2011, 22).

Référents culturels pour se re-présenter

Les résultats de l’enquête sur le groupe «°étudiants-cadres algériens en France°» nous ont permis de constater que l’identité culturelle numérique de notre échantillon sur Facebook est construite en combinant aussi bien les informations d’identification saisies par l’étudiant-usager lui-même, que celles qui représentent son activité avec son réseau d’amis sur cette plateforme sociale. Dans ce sens l’utilisateur exerce une sorte de contrôle sur ses activités dans le réseau (productions, partages et commentaires). Elle est aussi constituée des informations dites « traces de passages » enregistrées et comptabilisées par l’algorithme de Facebook sous forme de chiffres, de traçabilité, de durée de présence, de tendances et de suggestions. Les éléments du triptyque de George Fanny (identité déclarative, agissante et calculée) sont perceptiblesdans la présence numérique des membres de notre échantillon.

Quant à l’identité dite agissante, principal constituant de l’identité numérique, il ressort de l’analyse des interactions de nos enquêtés sur Facebook sous toutes ses formes (mentions « j’aime », partages, amitiés, groupes, commentaires, publications, abonnements) que les sujets d’actualité sociopolitique et les sujets de culture sont les plus présents dans les échanges et discussions. Tel que l’exemple sur un groupe de Facebook « les kabyles en France », où se manifeste fortement les éléments identitaires exprimés à travers ses composantes sociale, politique et culturelle. Par ailleurs, nous relevons une volonté affichée de la part de nos enquêtés de s’ouvrir à l’Autre et d’élargir le périmètre de leurs connaissances et consommations culturelles, ainsi qu’une disponibilité à la découverte et au partage massif des contenus marquants. Donc les étudiants en mobilité, usagers de Facebook, s’appuient sur la diversité et les possibilités offertes par ces plateformes numériques pour élargir le répertoire des signes servant à manifester leur identité en ligne.

Les résultats de l’analyse des contenus de ces pages chargées en matière d’interactivité et donc de traces numériques ont été largement confirmés par les propos des enquêtés. L’analyse thématique des représentations de soi va dans le sens des significations attribuées aux traces numériques qu’ils ont laissées, que ce soit consciemment ou non. D’ailleurs, ils soulignent que souvent les interventions des membres de leurs réseaux sur les sujets de discussion suscitent un travail de recherche sur les meilleures stratégies identitaires à adopter. Pour eux, la mobilisation des référents culturels dans leur diversité (langue maternelle, coran, occasions nationales et religieuses, mémoire collective, histoire, …) est un exercice quotidien. Dans cette vision pensée, ils déclarent aussi que leurs manières de s’identifier et de se présenter prennent en considération les codes et les valeurs culturels des amis et des groupes d’intérêt issus des deux sociétés. C’est pourquoi, ils reconnaissent le recours aux échanges en messages et en partages personnels. Par ailleurs, et compte tenu de leur statut d’étudiants, ils exercent un travail d’entretien et de valorisation de la représentation de soi en intervenant sur les contenus affichés et discutés : la suppression, la correction et la reformulation des publications personnelles et de celles des réseaux en matière de posts, des commentaires, d’amis, de murs, et de renvois et partages. Les étudiants algériens, à l’instar de tous les étudiants ayant une certaine maîtrise technique et informationnelle, essayent dès le départ de contrôler leurs activités, les personnes à suivre, les productions à faire, les publications à partager ou à commenter, pour canaliser le système de repérage du réseau Facebook. Ce contrôle des traces à laisser s’explique par leur double appartenance à deux sociétés socio-culturellement différentes et par leur souci d’autoreprésentation chez les deux communautés.

Référents identitaires pour se ‘profiler’

a. Les étudiants enracinés : Les référents identitaires des migrants de profil diasporien enraciné sont tournés vers la société d’origine d’où ils puisent leurs reflets et leurs marqueurs identitaires et par rapport à laquelle ils réalisent leur montage identitaire. Les étudiants de ce profil nostalgique et communautariste se re-présentent comme des résistants au déracinement culturel et territorial. Le montage identitaire réalisé reflète un repli identitaire qui se décline par la surévaluation des traits culturels et symboliques du territoire d’appartenance : « Je me réfère à mon patelin, à ma patrie, où je suis né et où sont enterrés mes ancêtres », nous explique un étudiant originaire de Béjaïa à Paris. Leurs réseaux de relations demeurent essentiellement issus de leurs groupes d’appartenance de famille et de cercles d’amis « quittés » pour un moment. Leurs contenus postés et leur interactivité sont tirés de la culture et de l’actualité de socialisation initiale. Autrement dit, ils s’expriment sur les RSN comme des déracinés forcés, leurs « corps ici » et leurs « âmes ailleurs chez nous », pour reprendre l’expression d’un de nos enquêtés qui n’attend que la finalisation de sa thèse pour rentrer. C’est pourquoi ils recourent à l’enracinement pour vivre en harmonie avec une identité déjà construite et considérée imperméable et surtout suffisante.

b. Les étudiants bipolaires: La double référence aux deux sociétés d’appartenance est visible dans les pages de profils Facebook de certains étudiants. Ce profil de migrants connectés incarne une posture dynamique d’étudiants qui entretiennent des rapports avec leur société d’origine tout en demeurant ouvert sur leur nouvelle société d’accueil ou « plutôt d’adoption », nous précise un étudiant d’Alger à Toulouse. C’est pourquoi ils s’identifient par des référents d’inclusion ou de dénotation sans repli identitaire. Sur leurs pages et dans leur interactivité, les bipolaires ont des listes d’amis mixtes issues de différents sous-groupes des deux communautés d’appartenance avec une ouverture agissante sur les relations de voisinage, de travail et d’intérêt de la société d’accueil. Les contenus postés (linguistiques, iconographiques, audiovisuels, etc.) sont dans les codes socioculturels des deux appartenances : langues, valeurs, actualités, etc. Nous pouvons citer l’exemple d’une publication d’une étudiante dans le groupe : « Bonjour et saha remdankoum. Je suis actuellement étudiante… ». Pour s’appuyer sur le référent religieux et souhaiter un bon ramadan aux autres.

Les étudiants de ce profil valorisent les facteurs de convergence, surtout en matière de thèmes de discussion, de positions affichées et de sentiment d’appartenance. Les Je et jeux expressifs renseignent d’un apaisement assumé. Le montage identitaire qui se réalise ici par greffe à la « barbe-à-papa » se définit comme un état stabilisé et comme un processus évolutif. Pour eux, cet arrangement dans la vie réelle est manifesté sur les RSN et illustre les représentations de soi en rapport avec les deux communautés en situation de double présence harmonieuse.

C. Les étudiants cosmopolites: Le cosmopolite est aussi membre de nombreux groupes d’intérêts sur les RSN : riverain, citoyen, professionnel, sportif, militant, associatif, fan, et beaucoup d’autres adhésions. Ces appartenances dépassent la bipolarité communauté d’origine vs communauté d’accueil pour devenir hybride. L’hybridité des traces se décline à travers les listes d’amis mosaïques en origines ethniques, religieuses et nationales. Dans leurs interventions en posts, partages et commentaires, les étudiants en mobilité s’expriment à la fois sur l’actualité nationale et internationale, surtout sur les causes de toute l’humanité. Les contenus de leurs pages facebook reflètent la diversité et l’ouverture culturelle : des vidéos sur moments de convivialité et de voyage, des informations sur des mouvements de mobilisation dans le monde et des produits culturels universels (art contemporain, patrimoine matériel et immatériel, etc.). Ces migrants de profil cosmopolite universel, ou « d’homme du monde », comme se présente un de nos répondants, se caractérisent par la pluralité de leurs relations, de leurs pratiques culturelles et de leurs causes d’engagement. D’ailleurs, il est difficile de retracer leurs appartenances culturelles, si ce n’est qu’avec leurs traits physiques et les identifiants distinctifs de nom, prénom, lieux de naissance et de nationalité. Nos diasporiens s’approprient des postures d’acteur leur permettant un degré d’engagement citoyen dans des groupes musicaux, des syndicats, des associations, des partis politiques. À ce sujet, de nombreux répondants ont cité des cas d’étudiants étrangers devenus des acteurs publics. Plusieurs étudiants affichent et assument cette constellation identitaire qu’ils ont co-construite avec l’ouverture sur la société dans son hétérogénéité en référents culturels et identitaires.

Conclusion

Dans ce travail, nous avons insisté sur le processus de la co-construction de l’identité et des profils culturels sur les RSN, de l’étudiant algérien en mobilité académique en France. Le résultat significatif que nous soulignons se situe au niveau de la transition dynamique et qualitative de l’identité : d’une identité fermée, à une identité mutante puis à une identité hybride. Selon ce modèle, les usagers de l’espace virtuel, en situation de mobilité se trouvent entourés par une diversité de modèles culturels. Ce qui les installent dans une situation d’interrogation permanente entre la culture d’origine qu’ils préservent, enrichissent et promeuvent, et d’autres modèles culturels dans lesquels ils puisent de nouveaux référents d’identité auxquels ils peuvent, éventuellement, ne pas s’identifier. Il est aussi pertinent de confirmer l’hypothèse générale selon laquelle les RSN, dont Facebook, contribuent à la reconfiguration des identités et des profils des migrants et des communautés diasporiques selon des processus et des modèles préexistants.

Il est clair que d’autres facteurs interviennent et déterminent les profils et les identités des migrants sur les RSN. L’analyse des contenus des publications et des interactivités sur les RSN nous a permis de supposer les facteurs liés aux RSN et au migrant connecté : les compétences communicationnelles, la maîtrise technique, l’éducation aux TICs, les pratiques culturelles et médiatiques et les autoreprésentations culturelles.

Références

Références
- 1 Essentiellement installés dans les grandes villes universitaires françaises.
- 2 Selon les statistiques de 2016 de Campus France, la France compte 298 902 étudiants étrangers, dont 7,1 % proviennent d’Algérie, ce qui la place à la troisième place des pays d’accueil des étudiants étrangers et la première destination des étudiants algériens.
- 3 https://www.facebook.com/groups/1013424438752678/
- 4 Ou l’identité narrative selon la conception de Paul Ricœur développée dans « L’identité narrative », Esprit, no 140/141(7/8) (juillet-août 1988), pp.295-304. 


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Pour citer cet article

et , "Autoreprésention des identités culturelles sur RSN : cas des étudiants algériens en France", REFSICOM [en ligne], Médias et migration/immigration : représentations, communautés et réseaux numériques, mis en ligne le 30 décembre 2019, consulté le mardi 19 mars 2024. URL: http://www.refsicom.org/657


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